Le héros tombe dans les escaliers. Il roule
en bas des marches sous le regard médusé de la foule réunie là. Personne ne le
lui demande, mais en se relevant, il rassure l’assemblée : « Je vais
bien, ça va, rien de cassé. » Dans les films burlesques, le héros se
relève toujours impassible de ses innombrables chutes. Cette endurance à la
cruauté du monde est précieuse pour le spectateur, d’autant plus que les
acrobaties mises en scène n’en sont pas moins réelles. Dans l’escalier, c’est
un vrai corps qui tombe. C’est ainsi qu’il faut entendre le réalisme des récits
de Grande École : ils sont
réalisés sans trucage. Sous le joug de toutes sortes de disciplines, le
narrateur apprend. C’est-à-dire que, petit à petit, il réunit des compétences, la
plupart du temps à son corps défendant – comme le sont les corps de tous
les apprentis, tour à tour flottants et entêtés, dont ce livre est peuplé.
> LeQuartanier, coll. « Série QR », 248 p. / 23,95 $
> Lancement à 17h le lundi 15 octobre au Port de tête (262 Mont-Royal Est).