Stocofiche


Si on prononce stocofiche (maigre comme un…) à la marseillaise (stôquefiche), son étymologie apparait: le stockfish est le nom qu’on donne à la morue quand celle-ci a séché en plein air.


Le clou de Gérard Genette

Dans son livre Bardadrac, à la page 74, Gérard Genette ouvre entre Civil et Cogito une entrée Clou. Voici ce qu’on peut y lire :

Après le Clou de la Joconde que les visiteurs se bousculaient pour admirer lors du vol de ladite en 1911 ; après la parabole spéculative inventée par John Baldessarri autour d'un tableau de Ingres qui circule de main en main jusqu'à ce qu'il n'en reste que le clou, mon Histoire du clou qui fixe l’œuvre au mur comme mesure et fondement de sa valeur prend ici un nouveau chemin. Il y est encore une fois question d’un clou qu’on évalue, mais cette fois pour lui-même et non plus en fonction de ses états de services. Dans le conte attribué par Genette à Andersen, le clou est le clou (du spectacle).


Exposition

À l'invitation d'Emmanuel Galland, je participe à une exposition qui débute à l'Atelier Punkt ce vendredi à Montréal :




Depuis quelques temps, au fil de mes lectures de bandes dessinées, j’entreprends une collection de phylactères (speech bubbles) qui contiennent ces trois petits mots: Nous y voilà. Ce qui m’intéresse particulièrement dans cette exclamation c’est qu’elle articule l’intériorité des pensées du personnage avec l’extériorité du décor qui l’entoure. Elle conclut à la fois un cheminement mental et un cheminement dans l’espace.
La proposition d’Emmanuel de travailler avec un cahier d’exercices de type Canada Hilroy m’a donné l’idée d’éditer une série de tampons montés sur bois à partir de ma collection qui compte actuellement une vingtaine de Nous y voilà. Je me suis éloigné encore un peu plus de leur contexte original en les privant de leurs référents narratifs (le moment du récit et les éléments du décor). Ils deviennent ainsi de petits opérateurs typographiques polyvalents, prêts à l’emploi. Les visiteurs de l’exposition seront libres de tamponner un des cahiers d’exercice disposés à proximité.

La carte du Canada sur la couverture des cahiers n’est pas étrangère à ce qui motive ma proposition. Je ne suis pas allé à l’école au Canada. Le cahier Hilroy ne travaille pas chez moi sur le mode du souvenir. Au début de l’exposition, le cahier sera vierge, comme le sont les pages d’un passeport neuf. À la fin, il sera rempli de tampons « Nous y voilà », comme le motif obsessionnel d’un papier peint bavard.

Un des enjeux de ce travail est de faire exister côte à côte tous ces soliloques sans autre contexte que ce cahier voué à l’exercice. C’est un état du travail de sens et de connaissance aujourd’hui que toutes ces voix, étrangères les unes aux autres, qui arrivent solitaires au terme d’un cheminement qui nous reste inconnu.



PEUT MIEUX FAIRE – Cahiers d'exercices

arts visuels, design et créations hybrides à base de cahiers d'exercices Canada Hilroy
Du vendredi 4 septembre au vendredi 9 octobre 2009
Vernissage vendredi 4 septembre à partir de 18 h
Ouvert du mercredi au dimanche de 11 h à 17 h
ATELIER PUNKT
5333, av. Casgrain (angle de la rue Maguire) - Local 205 A