Jean-Marc Fournier, ministre de la Justice, s'est exprimé
ce matin, à propos des étudiants du Cégep Rosemont s'opposant aux injonctions
qui forcent un retour en classe dans leur collège, et que la police, une fois
encore, matraque et brutalise. Au nom de l'ordre (sic), le ministre dit ceci :
« le droit qui existe est celui d'aller aux cours et non pas celui de
bloquer les portes. » Et « ce sont l'Assemblée nationale et ses lois, ce
sont la justice et ses ordonnances qui ne sont pas respectées par ceux qui
bloquent les portes, qui prétendent à une légitimité basée sur la dé-responsabilisation. »
Dans ces propos se lisent deux arguments qui n'ont d'autre finalité que de justifier aux yeux des partisans libéraux le basculement vers l'autoritarisme du régime d'obédience démocratique québécois : le paternalisme (l'adversaire politique est irresponsable) et la menace (ce même adversaire est coupable de transgression à la loi). Mais dans les discours du ministre et de ses affidés, la loi n'est plus celle du commun. Elle devient petit à petit une instance fantasmatique dont ils se prétendent garants mais qu'ils instrumentalisent pour défendre leurs intérêts propres. Le ministre Fournier invoque la responsabilité, mais depuis trois mois la fourberie et les roublardises de son gouvernement n'ont d'autre visée que de se maintenir au pouvoir en ne laissant au mouvement social d'autre choix que de se radicaliser pour se faire entendre. Ce faisant, le groupuscule ministériel affaiblit le régime démocratique qu'il prétend pourtant défendre contre « la tyrannie de la rue ». Et pour pousser la métaphore paternaliste de la rhétorique libérale, ils me font penser à la mauvaise mère dans la parabole du jugement du roi Salomon ; celle qui accepte de voir l'enfant qu'elle revendique coupé en deux plutôt que de voir reconnue l'authentique maternité de sa rivale. En usant et abusant de la « violence légitime » dont ils sont les sinistres dépositaires, les membres de ce gouvernement détournent et trahissent le mandat constitutionnel qui leur a été confié. Ils se comportent envers le régime démocratique comme la mauvaise mère de la fable à propos de l'enfant qu'elle revendique mais qu'elle préfère voir mourir plutôt que d'accepter qu'il n'aille à l'autre.
Dans ces propos se lisent deux arguments qui n'ont d'autre finalité que de justifier aux yeux des partisans libéraux le basculement vers l'autoritarisme du régime d'obédience démocratique québécois : le paternalisme (l'adversaire politique est irresponsable) et la menace (ce même adversaire est coupable de transgression à la loi). Mais dans les discours du ministre et de ses affidés, la loi n'est plus celle du commun. Elle devient petit à petit une instance fantasmatique dont ils se prétendent garants mais qu'ils instrumentalisent pour défendre leurs intérêts propres. Le ministre Fournier invoque la responsabilité, mais depuis trois mois la fourberie et les roublardises de son gouvernement n'ont d'autre visée que de se maintenir au pouvoir en ne laissant au mouvement social d'autre choix que de se radicaliser pour se faire entendre. Ce faisant, le groupuscule ministériel affaiblit le régime démocratique qu'il prétend pourtant défendre contre « la tyrannie de la rue ». Et pour pousser la métaphore paternaliste de la rhétorique libérale, ils me font penser à la mauvaise mère dans la parabole du jugement du roi Salomon ; celle qui accepte de voir l'enfant qu'elle revendique coupé en deux plutôt que de voir reconnue l'authentique maternité de sa rivale. En usant et abusant de la « violence légitime » dont ils sont les sinistres dépositaires, les membres de ce gouvernement détournent et trahissent le mandat constitutionnel qui leur a été confié. Ils se comportent envers le régime démocratique comme la mauvaise mère de la fable à propos de l'enfant qu'elle revendique mais qu'elle préfère voir mourir plutôt que d'accepter qu'il n'aille à l'autre.