1 – Tarantino représente des bandits, mais il ne va pas poser sa caméra chez de vrais bandits (A), il les fabrique tels qu'il les imagine (B), il les stylise. Dans cet effort de stylisation (le dispositif), il a l'idée de leur faire tenir leurs révolvers à l'horizontale, plutôt qu'à la verticale.
2 – Cette rotation du poignet, justement parce qu'elle a du style est adoptée par les bandits qui se mettent à utiliser leurs pétards en imitant l'image qui les imite. Le style Tarantino créé une boucle rétroactive : la mafia inspire le cinéma qui la stylise et ce faisant la modifie dans la réalité.
Je me demande s'il existe d'autres boucles rétroactives de ce type dans l'histoire des représentations, d'autre exemples d'images qui modifient leur modèle?
Par ailleurs,
on dit d'un feedback qu'il est négatif quand il a tendance à affiner l'écart entre la source (Input) et son effet (Output). On donne souvent comme exemple de feedback négatif celui du tir au pistolet. Le tireur commence par rater sa cible; il observe et analyse son erreur pour corriger son tir, tire à nouveau en réduisant l'écart et ainsi de suite. On dit en revanche qu'un feedback est positif quand il a tendance à augmenter cet écart, comme dans le cas des espèces animales qui s'adaptent à un changement de leur milieu en modifiant leur comportement.
Or,
on apprend dans Gomorra, le livre de Roberto Saviano dont est tiré le cas du style Tarantino, que les tueurs de la mafia ne «savent plus tirer comme il faut!». Le témoin, un vétéran de la police scientifique napolitaine, y affirme : «Ils ne tirent plus avec le canon droit, mais tiennent toujours leur arme inclinée, presque à plat. Ils tirent comme dans les films, le pistolet de travers, c'est un désastre : ils touchent le bas ventre, l'aine et les jambes, ils blessent grièvement mais sans tuer». Nous sommes donc en présence des effets négatifs d'un feedback positif : les tueurs de la mafia s'adaptent au goût du jour en perfectionnant leur style, mais ils tirent de plus en plus mal!
2 – Cette rotation du poignet, justement parce qu'elle a du style est adoptée par les bandits qui se mettent à utiliser leurs pétards en imitant l'image qui les imite. Le style Tarantino créé une boucle rétroactive : la mafia inspire le cinéma qui la stylise et ce faisant la modifie dans la réalité.
Je me demande s'il existe d'autres boucles rétroactives de ce type dans l'histoire des représentations, d'autre exemples d'images qui modifient leur modèle?
Par ailleurs,
on dit d'un feedback qu'il est négatif quand il a tendance à affiner l'écart entre la source (Input) et son effet (Output). On donne souvent comme exemple de feedback négatif celui du tir au pistolet. Le tireur commence par rater sa cible; il observe et analyse son erreur pour corriger son tir, tire à nouveau en réduisant l'écart et ainsi de suite. On dit en revanche qu'un feedback est positif quand il a tendance à augmenter cet écart, comme dans le cas des espèces animales qui s'adaptent à un changement de leur milieu en modifiant leur comportement.
Or,
on apprend dans Gomorra, le livre de Roberto Saviano dont est tiré le cas du style Tarantino, que les tueurs de la mafia ne «savent plus tirer comme il faut!». Le témoin, un vétéran de la police scientifique napolitaine, y affirme : «Ils ne tirent plus avec le canon droit, mais tiennent toujours leur arme inclinée, presque à plat. Ils tirent comme dans les films, le pistolet de travers, c'est un désastre : ils touchent le bas ventre, l'aine et les jambes, ils blessent grièvement mais sans tuer». Nous sommes donc en présence des effets négatifs d'un feedback positif : les tueurs de la mafia s'adaptent au goût du jour en perfectionnant leur style, mais ils tirent de plus en plus mal!